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L’importance de redonner du sens aux apprentissages pour les jeunes en difficulté
Aujourd’hui, un nombre croissant de jeunes décroche de l’école, non pas par incapacité, mais par perte de sens. Face à des apprentissages perçus comme abstraits, déconnectés de leur réalité, beaucoup d’élèves en difficulté finissent par se démotiver, voire se désengager totalement. Dans ce contexte, redonner du sens à l’acte d’apprendre n’est pas un luxe : c’est une nécessité pédagogique, sociale et humaine.
Plusieurs recherches en sciences de l’éducation et en psychologie cognitive soulignent le lien étroit entre motivation scolaire et perception de l’utilité des savoirs. Lorsqu’un élève comprend pourquoi il apprend et pour quoi il le fait, il mobilise plus facilement son attention, sa mémoire et ses efforts. À l’inverse, l’impression que « ça ne sert à rien » est un frein massif à l’engagement.
Mais comment réintroduire du sens dans un système souvent standardisé ? Quelles pratiques concrètes permettent aux enseignants, éducateurs ou accompagnants de réenclencher le désir d’apprendre chez les jeunes en difficulté ? C’est ce que nous allons explorer à travers trois axes majeurs.
Redonner du sens aux apprentissages pour les jeunes en difficulté en valorisant leur vécu
L’un des leviers les plus puissants pour raviver la motivation des élèves est de partir de leur réalité quotidienne, de leur histoire, de leurs expériences. Le savoir devient alors un miroir, et non un mur. Lorsqu’un jeune se reconnaît dans ce qu’on lui enseigne, il est naturellement plus impliqué.
Valoriser le vécu d’un élève ne signifie pas abaisser les exigences scolaires. Il s’agit plutôt d’ancrer les contenus dans des situations concrètes, de faire des ponts avec son environnement. Par exemple, enseigner les mathématiques à travers un budget personnel ou la cuisine peut faire sens pour un adolescent désengagé. Ces contextes familiers réactivent l’attention et rendent l’apprentissage tangible.
En intégrant leurs centres d’intérêt, leurs références culturelles ou leur quotidien, on rétablit une relation affective et cognitive avec le savoir. Le jeune ne se sent plus en position d’échec, mais en position de co-auteur de ses apprentissages. Ce changement de posture transforme peu à peu son rapport à l’école et à lui-même.
Clés concrètes pour intégrer le vécu de l’élève
- Utiliser des projets personnalisés liés à leurs passions ou à leur parcours
- Proposer des situations d’apprentissage authentiques (interviews, reportages, témoignages)
- Laisser une place à l’expression personnelle dans les activités (dessin, récit, podcast…)
L’importance de redonner du sens aux apprentissages pour les jeunes en difficulté via l’utilité perçue
Pour qu’un élève s’engage, il doit pouvoir répondre à cette question simple : « À quoi ça sert ? » Or, trop souvent, l’enseignement reste théorique, sans lien avec les enjeux professionnels, sociaux ou existentiels des jeunes. L’utilité perçue devient alors un vecteur clé de remobilisation.
Donner du sens, c’est connecter les apprentissages à un projet de vie. Cela peut passer par une immersion dans le monde du travail, des témoignages d’anciens élèves, des interventions de professionnels, ou des partenariats avec des associations. L’élève comprend que ce qu’il apprend aujourd’hui a une valeur d’usage réelle dans sa trajectoire.
Cette logique repose aussi sur la construction de l’estime de soi. Lorsqu’un jeune voit comment ses compétences peuvent s’appliquer dans la vraie vie, il reprend confiance. Il ne s’agit plus seulement d’obtenir une note, mais de se projeter dans l’avenir. L’école devient un espace de préparation à la vie, pas seulement un lieu d’évaluation.
Stratégies pour renforcer l’utilité des savoirs
- Mettre en place des ateliers métiers ou des stages découverte
- Développer des projets interdisciplinaires concrets (mini-entreprises, journaux de classe…)
- Créer un lien régulier avec des partenaires extérieurs (bénévoles, entrepreneurs, artisans)
Renforcer le sens des apprentissages pour les jeunes en difficulté grâce à la relation éducative
Le sens ne se construit pas uniquement dans les contenus, mais aussi dans la relation entre l’élève et l’adulte. Une parole bienveillante, une écoute réelle ou un encouragement ciblé peuvent relancer un processus d’engagement mis à mal. La qualité de la relation est un levier déterminant de résilience scolaire.
Plusieurs études en sciences humaines confirment qu’un élève en difficulté qui se sent reconnu, valorisé et compris par un adulte est plus enclin à faire des efforts, à persévérer, voire à retrouver le goût d’apprendre. Ce lien affectif est le socle sur lequel peuvent se reconstruire des représentations positives de soi et du savoir.
Instaurer une relation éducative de qualité suppose une posture spécifique : être à la fois exigeant et soutenant, établir des règles claires tout en laissant de la place à l’individualisation, cadrer sans enfermer. Cette alliance éducative permet au jeune de se sentir acteur de son parcours, et non simple exécutant de consignes.
Composantes d’une relation éducative qui donne du sens
- Créer des routines relationnelles stables (accueil personnalisé, rituels positifs)
- Favoriser l’écoute active et l’expression émotionnelle dans le cadre scolaire
- Co-construire des objectifs réalistes et adaptés à chaque profil
Conclusion
Redonner du sens aux apprentissages pour les jeunes en difficulté n’est pas un supplément d’âme, c’est une urgence pédagogique. Cela passe par une triple transformation : des contenus plus proches de leur réalité, une utilité visible dans leur avenir, et une relation éducative porteuse de confiance. Derrière chaque élève en difficulté se cache un potentiel souvent en attente d’être reconnu, activé et accompagné. En réveillant ce sens, on réveille le désir d’apprendre et parfois bien plus que ça.
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